Rubrique livres: 'Le concile de pierre' de Jean-Christophe Grangé
Je vous avais déjà présenté un bouquin de Jean-Christophe Grangé ici-même, dans un article consacré au brillant 'Vol des cigognes'. Après avoir vu 'Les rivières pourpres' et donc lu 'Le vol des cigognes', j'avais acheté un autre de ses romans, intitulé 'Le concile de pierre'. Et bien cette fois-ci, j'avoue avoir été déçu, très déçu, même...
Pourtant, le début du roman est très réussi, la mise en place de l'intrigue, glauque à souhait, est réalisée de main de maître par Jean-Christophe Grangé. On y découvre Diane, jeune ethologue parisienne étudiant le comportement des animaux sauvages, alors qu'elle se rend en Thaïlande pour récupérer son fils adoptif. En raison d'un incident survenu à l'adolescence, Diane ne peut avoir d'enfants naturellement et compte sur cette adoption pour combler un certain vide affectif. Un soir, en rentrant de chez sa mère, elle est victime d'un accident de voiture sur le périphérique, qui laisse son fils dans un coma profond. Alors que Diane commence à s'interroger sur la nature de l'accident, se souvenant de détails troublants, son fils présente des manifestations physiques particulières pendant son coma (fortes poussées de fièvre, etc.). A l'aide des quelques mots que son fils connaissait et prononçait dans son dialecte d'origine, Diane va chercher à découvrir la véritable origine du petit garçon en discutant avec des linguistes spécialisés dans l'Extrême-Orient. Ils vont ainsi découvrir que Lucien (c'est le nom que Diane lui a donné) vient d'une ethine particulière de Mongolie, les Tsevens. D'après les symptômes qu'il manifeste, Lucien serait un Veilleur, une sorte de chamane pour cette ethnie particulière...
Les recherches de Diane sur l'accident, menées en parallèle de l'enquête policière, lui font rencontrer plusieurs personnes étranges, partageant la particularité d'avoir participé à un programme nucléaire soviétique...justement dans cette région de Mongolie...Pour Diane, les pièces d'un puzzle maléfique et macabre vont s'assembler...
Jusque-là, tout allait bien, l'intrigue était bien ficelée, crédible malgré certaines invraisemblances scientifiques (il est question de télékinésie, d'hypnose, etc.), les personnages consistants et l'ambiance très sympa. Mais dès l'instant où Diane s'envole pour la Mongolie, les choses tournent au vinaigre pour le lecteur. Il y a déjà cette propension à l'emphase lorsque l'auteur décrit les paysages mongols - on dirait du Balzac, avec des demi-pages à décrire un lac ou la couleur du ciel. Il y a ensuite une multiplication de coups de théâtre, de personnages qui réapparaissent, de situations invraisemblables...La fragile Diane devient une héroîne genre Lara Croft, subitement capable de tout supporter, de tout endurer comme un Marine américain. Le scénario se complique, se perd dans des méandres insoupçonnés de complexité. A tel point qu'il m'a parfois fallu relire quelques pages en arrière pour vérifier si tout cela était bien possible. J'aurais presque pu (dû?), dans certains cas, me faire un dessin pour me rappeler qui est qui, qui a fait quoi, qui a changé de nom, etc. Au final, j'ai même décidé de ne pas lire les dernières pages...Ce qui est très rare, pour le Teds.
Malgré toute l'admiration que je porte pour l'auteur, je trouve qu'il a cette fois-ci encore plus gâché la fin du roman que pour ses autres oeuvres. Déjà, la fin des rivières pourpres était tirée par les cheveux, celle du vol des cigognes était cousue de fil blanc, mais celle du 'Concile de pierre' confine au ridicule. Mais encore une fois, c'est un bon bouquin, sans aucun doute; simplement, je n'ai pas apprécié la deuxième partie, il y avait certainement mieux à faire avec une si bonne histoire...Je sais que ce livre a donné vie à un film, avec Monica Bellucci dans le rôle de Diane. Je suis curieux de voir ce que cela a pu donner.
En ce moment, je lis un roman d'un tout autre genre, intitulé 'Chemins de fer', de Benoît Duteurtre. Critique à suivre sur ce blog ;-)