Ma journée de merde...
Oui bon bah voilà, ça arrive, mais lundi dernier j'ai vécu une journée de merde. Enfin bon, cela peut toujours être pire, mais j'avais envie de vous raconter tout cela; il paraît que ça exorcise.
Alors voilà, tout a commencé tôt, quand Lolo s'est rendue compte qu'elle ne se sentait pas bien du tout...La tête qui tourne, des nausées (non non, elle n'est pas enceinte)...Résultat: on décide qu'elle restera à la maison ce jour. Je me lève, et là, mon premier appui sur la jambe gauche me rappelle l'énorme béquille reçue durant le match du rugby hier...Hmmm, de bonnes douleurs bien électriques pour débuter la journée (Kroco, comment je dois soigner ça?)! Je descends l'escalier en crabe, pestant contre ces maudits troisièmes lignes qui se sont mis à trois pour me plaquer la veille...je me prépare en jetant un oeil dehors: il fait tout noir, sûrement bien froid, mais surtout, il pleut...normal, c'est lundi matin. Une fois le papa prêt, je m'occupe du bébé: biberon, toilette, habillage, emmitouflage dans son cocon d'hiver, arrimage dans la louloumobile, et direction la voiture, à une centaine de mètres de là. Sous une pluie battante, je me démène en tenant d'une main le parapluie, et en essayant de l'autre de guider la louloumobile, plutôt récalcitrante ce matin-là. Arrivé devant la voiture, je maintiens le parapluie au-dessus de la poussette, tout en m'escrimant à ouvrir la portière d'une main déjà trempée de pluie néerlandaise. Je décroche non sans mal la nacelle de la louloumobile, avant de l'accrocher sur le siège passager. Douce sensation de la pluie qui m'arrose le dos, penché que je suis à l'interieur de la voiture, en train d'essayer d'attacher cette foutue ceinture. Ouf, voilà, c'est fait; je referme la portière. Le loulou commence à pleurer, il n'a pas apprécié de recevoir de l'eau sur son petit nez tout rond; en fait il serait bien resté au lit avec maman...Quant à moi, je sens déjà poindre le spectre d'une journée pourrie...Je ne sais pas pourquoi, juste un pressentiment.
Après avoir plié la poussette et vérifié qu'aucun Tupperware n'était posé sur le toit, j'ai démarré, direction la crèche. Un parcours d'environ un kilomètre, mais semé d'embûches en tous genres: vélos pas éclairés, piétons qui s'obstinent à appuyer sur le bouton du feu au lieu de traverser quand il n'y a personne, flaques d'eau spécial aquaplaning...Un arrêt express à la crèche pour déposer le loulou, et me voilà parti vers le boulot, à toute vitesse. Enfin, à toute vitesse, tout est relatif puisqu'à peine au bout de la rue, les bouchons ont commencé...Sous la pluie, et toujours dans l'obscurité, un long cortège s'étirait le long de la rivière...Bref, il m'a fallu une demi-heure pour sortir de la ville, temps que j'ai mis à profit pour me muscler les bras en essuyant de façon incessante la buée s'obstinant à recouvrir mes vitres. Finalement, je suis arrivé au boulot avec seulement dix minutes de retard, pas mal, non?
Mais là, je n'étais pas au bout de mes péripéties...Réunion au sommet, mauvaises nouvelles, promesses non tenues, projets qui ne verront finalement pas le jour...L'espoir suscité par les plans des derniers jours s'évapore et les appels de clients mécontents en profitent pour s'accumuler...mais bon, c'est mon travail et je me jette consciencieusement dans l'arène pour résoudre le plus de problèmes possible. Je ne sais pas pourquoi mais aujourd'hui, personne ne faisait correctement son boulot ou ne voulait prendre de décision et j'avais l'impression de perdre un temps fou sur chaque dossier...En plus, on me colle une réunion de bureau à 13h30, annoncée à midi, pour entendre des choses que je savais déjà...J'avais déjà évoqué sur ce blog le fléau de la réunionite aigüe, j'en ai eu un bon exemple aujourd'hui. Bon, avec tout ça, j'ai eu à peine le temps d'avaler une soupe et une banane en guise de déjeuner...Ai-je besoin de mentionner que je me suis brûlé la langue avec la soupe trop chaude?
Bref, à 18h, la quille...Un petit coup d'oeil sur Internet pour vérifier le trafic (surprise, 18km de bouchons sur les 30 de mon trajet) et c'est parti. Toujours sous la pluie, toujours entouré de buée opaque, je me jette à corps perdu dans les bouchons, dans la lente procession des travailleurs rentrant à la maison...Une fois sorti de l'autoroute, je pense être tiré d'affaire, mais des 'travaux' dans la ville me font perdre 20 minutes de plus...Vous savez, ces 'travaux' consistant en une vingtaine de plots rouges et blancs bloquant toute une file, sans que vous ne sachiez pourquoi ni dans quel but...Aucun ouvrier, aucun camion ou tas de sable à l'horizon. Juste quelques plots pour nous faire ch...Toujours est-il que c'était de nouveau un beau bordel et qu'au final, j'ai mis une heure pour faire trente bornes. Mais bon, le sourire de ma femme et de mon fils à peine la porte d'entrée franchie valaient bien de vivre tous ces 'malheurs' au cours de la journée, non?
Mais ce n'était pas encore la fin...Votre serviteur, assis devant son ordinateur portable à vous concocter les prochains articles, a vu tout un pan de ses oeuvres perdu suite à un défaut de connection au serveur...Une journée de merde, je vous dis!
Allez, histoire de positiver, je dirais que finalement, ce n'était pas si mal: j'aurais pu être mordu par le lapin, me faire faire pipi dessus par le bébé, casser l'un des verres en cristal...Non, finalement, c'était une super journée!