On n'est jamais si bien servi que par soi-même...
...tel est l'adage que nos chers députés français ont décidé de respecter à la lettre. Cette semaine, ils se sont allègrement bricolé/arrangé/goupillé un petit plan d'indemnités chômage pas piqué des vers. Je m'explique. Désormais, les députés non-fonctionnaires (il y en a, si si) qui sont battus aux prochaines élections législatives toucheront une indeminté chômage pendant 5 ans. Et oui, 5 ans, alors que pour vous et moi, cette allocation n'est que de 24 mois...
De plus, on ne peut pas dire qu'ils soient malheureux, nos chers députés: avec une indeminité de député de 5,400€ par mois, ils peuvent voir venir...Même au bout des cinq années, il leur sera tout de même versé 1,600€ par mois; c'est à dire bien plus que ce que certains gagnent dans des boulots pénibles. Sans compter les voitures mises à disposition, les frais remboursés, les repas payés, etc. Interrogé à la radio, un parlementaire a justifié cette nouvelle loi par la difficulté que les ex-députés ont à se ré-insérer dans la vie active...Il faudrait arrêter de se foutre de la gueule du monde, surtout en pleine campagne électorale. En quel honneur auraient-ils droit à cinq ans d'indemnités, soit deux fois et demi ce à que n'importe quel autre français peut prétendre? On me répond que de toute façon, cela ne coûte pas un sou au contribuable, vu que ces indemnités sont prélevées dans un fonds commun de l'Assemblée, alimenté par des cotisations des députés. Mais, euh, à ma connaissance, ne sont-ce pas les contribuables, c'est à dire vous et moi, qui payont les salaires des députés??? J'avoue ne pas saisir leur argumentaire. Bref, j'avais envie de râler, voilà, c'est fait.
Sinon, j'ai revu Claude Allègre sur TV5 mardi soir, qui est revenu sur plusieurs points de la campagne présidentielle. Notamment sa volonté farouche de poursuivre les recherches sur les OGMs, les cellules-souches, et de continuer à développer l'énergie nucléaire. Des thèses que le Teds embrasse de toutes ses forces. J'en profite pour vous rappeler que sur les douze candidats officiels, un seul n'a pas cautionné l'établissement d'un moratoire sur les OGMs. Un seul sur douze, cela nous donne onze rétrogrades. Bienvenue en France, le pays où le principe de précaution devrait être élu président, où le progrès fait peur, où l'on hésite, on triture, on tourne autour du pot, on créé des commissions chargées d'étudier les résultats de groupes de reflexions...Alors même si je ne vais pas faire mon choix sur le seul critère des OGMs, j'estime que cette position fait partie d'une position avant-gardiste de plus grande ampleur, qui ne peut que me satisfaire.
En parallèle, on nous bassine avec les 574,8 km/h atteints par le TGV tuné d'Alstom cette semaine. Une sorte de TGV GTI, bourré de moteurs électriques, construit dans le seul but de battre ce record. Quand je pense au fric dépensé pour cette tentative de record, au nombre de gendarmes mobilisés le long des voies pour empêcher les sangliers et les biches de traverser les rails, j'avoue être partagé entre une espèce de patriotisme désuet, digne des années 50 et 60, et un vague sentiment d'inconfort. Bref, c'est étrange.
Une dernière chose pour ce matin. Sachez que votre position sociale, votre salaire, votre emploi, votre voiture ne sont en rien le reflet de votre 'puissance'. Non, ce qui fait la puissance, c'est la capacité de nuisance. Cette capacité qu'ont certaines corporations privilégiées à paralyser les transports, à bloquer les routes, à fermer les écoles, ou plus récemment, à faire planer le risque d'une pénurie d'essence. Tout cela pour une sombre histoire de si-jamais-ils-construisent-le-nouveau-terminal-gazier-et-ben-c'est-pas-nous-qui-va-s'en-occuper, na. Donc si vous recherchez le pouvoir, la puissance, nul besoin de vous battre pour créer votre société, nul besoin de renverser votre patron, nul besoin de rouler en 4x4 BMW, il vous suffit de trouver un boulot où votre capacité de nuisance est importante et de fait, votre vrai privilège. Ces privilèges que nos aïeux avaient combattus il y a plus de deux siècles, mais qui se sont ré-immiscés dans notre société d'une manière beaucoup plus sournoise.