Beaucoup de bruit pour rien...
Le moins que l'on puisse dire, c'est que même si la campagne présidentielle est terminée depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, nos amis journalistes ont tout de même trouvé du grain à moudre cette semaine. Entre ses vacances, sa femme, ses détracteurs, les sujets de raillerie et de critique furent nombreux et exploités avec bonheur par nos rapaces aux plumes aussi creuses qu'acérées. Petit demontage en règle des attaques multiples et variées dont notre nouveau président fut victime cette semaine (j'ai l'impression d'être au Groland en écrivant cela).
Alors voilà, après des mois de campagne harassante, Sarkozy prend deux jours et demi de vacances (sur les 10 que lui alloue la constitution française, rappelons-le) à Malte, sur un yacht, histoire de se remettre en forme et de revenir prêt à diriger le pays. A peine la nouvelle connue, tout un tas d'agitateurs s'excitent, tout un choeur de voix s'offusque de cet outrage incommensurable, de cette trahison, de cette provocation sans nom...Selon eux, l'escapade de Sarkozy est déplacée, et indigne d'un président de la République. Alors je m'interroge : Sarkozy arait-il dû aller se prélasser quelques jours au camping des Flots Bleus à Berck-sur-mer, dans une caravane, pour qu'on lui foute la paix? Après votre bac, après avoir décroché un boulot, après avoir appris une bonne nouvelle, vous n'avez jamais eu envie de décompresser, de vous couper un peu du monde? Certainement que si. Alors pourquoi pas lui?
Si nos amis contestataires ont décidé de s'attaquer au luxe affiché de ces petites vacances, est-ce par jalousie, ou juste par besoin d'exprimer une frustration, de râler de dépit? Rappelons que cette balade en Méditerranée n'a pas coûté un sou au contribuable, le président élu ayant été gracieusement invité par Vincent Bolloré, l'un de ses proches. Et nos amis de re-râler sur les accointances de Sarkozy avec le patronnat...On l'attendait, celle-ci. Donc voilà, tout président élu doit de suite oublier ses amis, c'est un nouveau principe...L'industriel en question s'est même senti obligé de se justifier, indiquant que son grand-père avait en son temps reçu dans son château Léon Blum dans les années 30...Triste France, où les amitiés et les vacances doivent s'effacer sous pretexte que vous serez président dans 10 jours...
L'autre polémique de la semaine est née de l'attitude de Cécilia Sarkozy, future première dame. Mais où était-elle donc pendant que son mari votait dimanche dernier? Autant ses filles étaient avec le candidat de l'UMP, autant Cécilia a brillé par son absence! Sacrilège! Voilà une nouvelle qui a alimenté les neurones de nos amis journalistes pendant un long moment : séparation? Tensions? Doutes? Mais que se passe-t-il? Heureusement, Cécilia est apparue le soir durant la fête sur la place de la Concorde, effaçant une partie des doutes. Mais une partie seulement, tant les hebdomadaires se sont acharnés au cours de la semaine à étudier les arcanes du couple Sarkozy...Je vais vous dire un truc : la vie privée de Sarkozy, on s'en fout comme de l'an quarante. Sur quoi allons-nous juger le président? Sur ses actes ou sur le fonctionnement de son couple? Franchement...
Allez, je terminerai ma diatribe quotidienne en relevant l'attitude exceptionnelle des étudiants grèvistes de la fac de Tolbiac, à Paris. Exceptionnelle parce qu'ils arrivent à faire grève contre la politique de Sarkozy sur les facs avant même que celui-ci n'ait fait quoi que ce soit..C'est quand même grandiose, ça, une grève 'préventive', en sorte...Le plus grave, c'est que comme d'habitude, une poignée de boulets bloquent l'accès des locaux aux autres étudiants, qui eux ont envie d'aller bosser et préparer leurs exams. Alors je me demande : qui est le plus dangereux pour les facs, Sarkozy, ou ces grèvistes?
Bon sinon, j'ai enfin acheté le livre de Claude Allègre, 'Ma vérité sur la planète', sorte de pamphlet anti-pacte écologique de Nicolas Hulot (vous savez, ce monsieur dont on a parlé quelques jours durant la campagne...). Je vous dirai bien entendu ce que j'en pense. L'ancien ministre y indique notamment que si Nicolas Hulot soulève de vrais problèmes et pose de bonnes questions, ses réponses ne sont pas forcément adaptées...On peut en effet ne pas être d'accord avec Nicolas Hulot, et pourtant être un bon citoyen, respectueux de l'environnement. Même si soutenir Nicolas Hulot, c'est un peu comme être de gauche : c'est fashion, c'est in, c'est bien.