Difficile reprise pour les Smugglers...
Pour résumer, en deux petits mots, notre premier match de la saison de rugby : "pas prêts". Pourtant, tout était réuni pour faire de ce jour une fête, qui ne fut malheureusement que partielle : du soleil, du public, une bonne équipe en face, des muscles gonflés suite à la préparation physique...
Malgré tout ceci, les Smugglers n'ont pu résister à l'AAC, club d'Amsterdam qui évoluait encore l'an passé en deuxième division nationale. 28-0, quatre essais à rien, l'addition est salée et a le mérite de remettre les idées en place. Ce match, nous l'avons perdu devant. De la part d'un trois-quarts, c'est facile à dire, mais de l'avis général, notre mêlée a été croquée toute crue, nos touches furent catastrophiques, et la conquête fut proche du néant. Débordés dans les rucks, perdant trop de ballons dans les regroupements, nous avons en plus fait des fautes bêtes qui au final, coûtent pas mal de points. Une défaite et un jeu pauvre qui s'expliquent peut-être par le manque d'automatismes, ou le manque de forme des huits 'gros'. Il faut dire qu'en face, chaque joueur nous rendait facile 10 ou 15 kilos...Multipliez par 8, et vous avez une mêlée adverse qui pèse 120 kilos de plus...
Et le Teds, dans tout ça? Titularisé à l'arrière, comme l'an passé (ouf, notre 10 était finalement là, ce qui m'a épargné de jouer à son poste), je ne suis pas satisfait du score (mon rôle étant défensif, c'est comme demander à un gardien de foot qui a pris 4-0 s'il a pris son pied) mais la performance fut honorable, surtout pour le premier match de la saison. J'avais lu il y a quelques jours une interview de Cédric Heymans, l'ailier du Stade Toulousain (photo), juste avant le match Galles-France où il joua arrière; Heymans avait affirmé que l'arrière doit 'prendre les ballons de volée, assurer les relances, bien jouer au pied et coller quelques caramels en défense'. J'ai gardé ça en tête tout le match et je n'ai pas eu longtemps à attendre avant mon premier ballon : après 40 secondes, chandelle du 10 adverse, vers le Tedik, dans nos 40m. Là je me suis dit 'voilà l'action qui va conditionner toute la saison'...Une bonne prise de balle, et la saison est lancée, un en-avant et le doute peut s'installer...Aussi, ce ne fut que du bonheur de sentir le ballon contre ma poitrine, après un joli bruit mat. Relance, chandelle à mon tour, suivie dans leurs 22m, en avant de leur centre et mêlée à suivre...Un bon début quoi. Ensuite, j'ai assuré les relances, pris en charge tous les coups de pied de dégagement et tâché de couvrir au mieux. Je n'ai jamais autant tapé de chandelles que dans ce match; j'étais en confiance et j'avais envie de me bouger. Niveau offensif, au vu du nombre de ballons exploitables proche de zéro de notre côté, je ne me suis pas intercalé dans la ligne d'attaque...
Pour ce qui est des caramels, il n'y en eu qu'un, mais un beau. J'en ai profité pour péter mon premier nez...pas le mien, heureusement ;-). A deux minutes de la fin, le numéro 13 adverse, qui nous avait déjà planté deux essais et se montrait pour le moins condescendant, piqua un sprint ballon en main le long de notre ligne de touche. Il filait à l'essai après une course de 30 mètres et allait aplatir en coin lorsque je lui ai mis un bouchon en venant sur le côté, l'envoyant valser en touche, à un mètre de la ligne. Genou contre genou, tête contre tête, torse contre torse, deux secondes effacées de ma mémoire. C'est en sentant mon protège-dents voler et ma pommette rougir que j'ai réalisé la violence du choc. C'est en me relevant, et en voyant mon adversaire sur le flanc, pissant le sang, que j'ai mieux compris...Le bougre en a eu le nez cassé; quant au Teds, ses coéquipiers l'ont plus félicité que s'il avait mis un essai...Et j'avoue que la sensation fut fort apprèciable : empêcher un essai, cela peut procurer plus de joie que d'en marquer un...Cette action m'a d'ailleurs valu d'être élu 'homme du match Heineken' de notre côté.
Il faut que je vous explique ce que subit l'homme du match, même en cas de défaite. Debout sur une chaise, coiffé d'un énorme chapeau Heineken orange, il doit battre la mesure pendant que ses coéquipiers chantent quelques notes en son honneur. Vien tensuite le 'supplice' : descendre une pinte de bière en trois secondes, en en renversant le moins possible...Mal au crâne garanti, tâches sur le polo et le pantalon en cadeau...Promis, je vous poste une photo de votre serviteur avec le beau chapeau dans pas longtemps! C'est maintenant à moi d'élire le prochain homme du match de notre côté.
Ce sera le cas lors de notre prochain match à Hoorn, dans deux semaines, pour y affronter le West Friesland. Une équipe largement à notre portée qui devrait nous permettre de lancer -enfin- notre saison. En attendant, je me prépare à de sacrées séances d'entraînement d'ici là...C'est clair, on va souffrir...
Au fait, je voulais rassurer mon auditoire féminin et leur dire que dans quelques jours, une nouvelle rubrique verra le jour sur le blog. Equivalent des Ted-Ted girls, elle vous permettra de faire connaissance avec mes joueurs de rugby préférés, ceux dont le jeu me plaît le plus...Rendez-vous dès la fin de semaine pour découvrir Juan-Martin Hernandez!