Rubrique films:'Rois et reine'
Bon, j'aurais pu vous faire la version courte, qui se serait résumée à quelque chose comme 'passez votre chemin'. Mais j'ai bien trop de respect pour vous pour juste balancer trois mots et filer.
Alors je vais me forcer un peu et tâcher de ne pas trop descendre ce film, même si ce n'est point l'envie qui manque. Ce qui m'a attiré, dans cette oeuvre, était principalement le casting. Avec Emannuelle Devos, excellente dans 'Sur mes lèvres', et Mathieu Amalric, toujours parfait dans des rôles difficiles, je m'attendais à du grand cinéma. Même Catherine Deneuve, toujours aussi distinguée, fait une apparition réussie. Le réalisateur, Arnaud Desplechin, ne m'avait qu'à moitié convaincu avec le troublant 'Esther Kahn', essai historique à demi-raté sur une jeune femme découvrant le théâtre. Mais bon, je me suis tout de même laissé tenter. Le synopsis était attirant, évoquant un entrelacs d'histoires se rejoignant au fil du temps - mais l'on est loin de réussites comme 'Collision', que j'avais déjà évoqué ici.
Nora, interprétée par Emanuelle Devos, se débat dans la vie avec trois mariages ratés, un fils qu'elle élève seule et un père malade. De son côté, Ismaël, le second mari de Nora (Mathieu Amalric) se retrouve interné de force dans un hôpital psychaitrique - bien sûr, il clame qu'il n'est pas fou. Nora aimerait qu'Ismaël devienne le père d'Elias, son fils d'un premier mariage. Jusque-là, OK, tout va 'bien'.
C'est ensuite que cela se complique. Tout part de travers. Tout ce qui peut ne pas aller ne va pas aller. Ils sont tous à moitié tarés, passent leur temps à pleurer, les mauvaises nouvelles succèdent aux malheurs, bref, c'est d'une tristesse infinie. C'est long, très long, 2h40 à tenter de trouver une issue à ce film négatif. On me dit que telle est la vie, que c'est la réalité, que tout n'est pas toujours rose. Certes, mais de là à s'infliger autant de noirceur et de dépit, c'est du masochisme. Nul besoin de vous préciser que ce film a été encensé par la critique. Pour beaucoup, c'est un chef d'oeuvre de sensibilité, de délicatesse, bla bla bla; non, non, je vous assure, passez votre chemin. Laissons cette reine et ses deux rois régler leurs sordides affaires entre eux - avec un max de Prozac.
Ah oui, j'oubliais, la bande-annonce. Bon, vous n'êtes pas obligés, en même temps...