La chanson du mardi 12 février: 'Un samedi soir sur la Terre', par Francis Cabrel
Voici un grand artiste qui, si mes souvenirs sont bons (plus de 600 articles, j'avoue ne pas me souvenir de tout...), n'a pas encore eu les honneurs du blog du Teds. Voilà une erreur enfin réparée, et de fort belle manière. Ce morceau figure sur l'album du même nom, publié en 1994 par Francis Cabrel; à mes yeux son plus beau disque, juste devant 'Hors saison' sorti 5 ans plus tard. Le choix fut difficile, tant cet album qui me ramène au lycée comporte de pépites, comme 'Octobre', 'Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai' ou 'Corrida'. C'est aussi l'esthétique du clip, façon vieille romance dans un Paris nocturne et humide, qui a fait pencher la balance.
Rien que l'intro fait frissonner, cette guitare claire soulignée d'un doux filet d'harmonica. Le rythme est lent, lascif, ne s'accélérant qu'au milieu du morceau où entrent les guitares électriques, style blues. Le saxophone à la fin vous achève définitivement, mêlé d'un solo de guitare tout en nuances...en tout cas, le Teds adore.
Cette chanson, à la façon d'un film choral mêlant plusieurs histoires, plusieurs destins, résume en quelques vers toutes les histoires d'amour qui commencent un samedi soir, au détour d'une fête, d'une sortie...Sans lendemain, pour la vie, sans retour, elles sont toutes importantes à leur manière et marquent à jamais leurs protagonistes: "Il arrive, elle le voit, elle le veut, Et ses yeux font le reste, Elle s'arrange pour mettre du feu, Dans chacun de ses gestes; Après c'est une histoire classique, Quelle que soit la fumée, Quelle que soit la musique; Elle relève ses cheveux, elle espère qu'il devine, Dans ses yeux de figurine; Il s'installe, il regarde partout, Il prépare ses phrases, Comme elle s'est avancée un peu, D'un coup leurs regards se croisent; Après c'est une histoire normale, Le verre qu'elle accepte, et les sourires qu'il étale
En s'approchant un peu, il voit les ombres fines, Dans ses yeux de figurine, Pas la peine que je précise
D'où ils viennent et ce qu'ils se disent, C'est une histoire d'enfant, Une histoire ordinaire; On est tout simplement, simplement...Un samedi soir sur la terre, Un samedi soir sur la terre."
Allez, pour un peu de tendresse dans ce monde étrange, pour quelques grammes d'amour simple, à vous de jouer.