Rubrique livres: 'Le cinquième règne' par Maxime Chattam
C'est après avoir lu 'Juste un regard' de Harlan Coben et sur les conseils d'Amélie que j'ai débuté la lecture du 'cinquième règne' de Maxime Chattam. Ce jeune auteur français, né à la fin des années 70 en Ile de France, s'est rendu célèbre ces dernières années par des romans d'épouvante comme 'In tenebris'. J'étais passé de nombreuses fois devant ses bouquins à la Fnac, sans jamais me laisser tenter...
'Le cinquième règne' est en fait le premier roman écrit mar Maxime Chattam, mais ré-édité après que ses oeuvres suivantes aient connu un grand succès (schéma classique). L'auteur le reconnaît lui-même dans la préface, il n'est pas entièrement satisfait de ce livre, mais a toujours souhaité le conserver 'en l'état' puisqu'il s'agissait de sa première grosse création. L'histoire se passe dans la petite ville d'Edgecombe, en Nouvelle-Angleterre, et fait intervenir une bande d'adolescents sans histoires qui vont rapidement se retrouver au coeur d'une affaire fantastique et sanglante. Leurs journées s'égrennent entre parties de paint-ball, courses de moto sur le terrain vague, constructions de cabanes en forêt. Quelques semaines plus tôt, le corps mutilé d'un adolescent a été retrouvé près d'Edgecombe, un meurtre attribué par les autorités à un tueur en série de passage.
Un soir, nos amis vont découvrir, caché dans un vieux meuble au fond du grenier du grand-père de l'un d'entre eux, un livre ancien, poussiéreux mais terriblement attirant. Du moment où les adolescents vont entrer en contact avec ce livre, leurs vies vont basculer...Des apparitions étranges, des sensations de présence, des meurtres qui se multiplient, des comportements qui changent, tout cela aurait dû leur faire comprendre qu'ils auraient mieux fait de laisser le livre en paix. Pourtant, poussés par la curiosité, et se sentant investis d'une mission particulière, ils vont poursuivre sa lecture et comprendre la portée de ce livre maléfique...Ils vont également vite se rendre compte qu'ils ne sont pas les seuls à s'intéresser à cela...
La première moitié m'a énormément plu, toute la mise en place de l'intrigue et les premières manifestations 'étranges' sont rapportées dans une ambiance proche de celle de 'Ca', de Stephen King, ou de l'atmosphère du film 'Stand by me' sorti dans les années 80 (également basé sur une nouvelle de King, on voit à quoi Maxime Chattam a été nourri étant petit...). Des adolescents insouciants, au mauvais endroit au mauvais moment, qui n'auraient jamais dû insister...Les personnages sont attachants, bien décrits, et se complètent à merveille, façon 'Goonies' ou 'Les 6 compagnons' (et oui, ce sont d'excellentes références...). Leurs séances de spiritisme, les apparitions qui les frôlent, tout ceci fait bien flipper et on se laisse bien vite prendre au jeu par l'auteur, qui utilise des phrases simples et une narration efficace. Pour un peu, on aurait l'impression de faire partie de la bande.
En revanche, la seconde partie du livre, celle où la bande s'attaque de front au 'Mal', ne m'a pas emballé. Maxime Chattam a réussi à concentrer dans ces derniers chapitres tout ce que les séries B de la télé ont de pire: héroïsme forcené et irréaliste, temps pourri, monstres improbables, méchants très méchants mais pas fute-fute, copain-qui-disparaît-qu'on-croit-qu'il-est-mort-mais-en-fait-il-revient-avec-du-renfort, méchant qu'on croit mort mais qui ne l'ai pas, grand-père qui porte un lourd secret, police et FBI totalement absent des débats alors que de nombreux cadavres s'amoncellent...Bon, c'est un peu dommage, parce que la trame était bonne et l'histoire bien partie. Mais j'avoue avoir eu du mal à lire la fin; je me suis forcé dependant, attendant une explication à tous ces mystères...sans être bien convaincu par celle qu'apporte l'auteur.
Au final, un bouquin assez sympa, mais une appréciation mitigée. Il me faudra lire une autre oeuvre de Maxime Chattam pour me faire une réelle opinion de son talent.
Pour le moment, je me suis lancé dans un tout autre style, puisque c'est l'excellent 'Le pressentiment' d'Emmanuel Bove, écrit en 1935, qui illumine les dernières minutes de mes journées...Compte-rendu à suivre sur le blog dans quelques jours!