Rubrique films: 'Ah si j'étais riche...'
...ou l'argent fait-il vraiment le bonheur? Tel est le fil directeur de cette jolie comédie réalisée fin 2002 par Michel Munz. A l'affiche, on retrouve l'excellent Jean-Pierre Darroussin, l'un de nos acteurs préférés, mais également Valéria Bruni-Tedeschi (nos avis divergent avec Lolo, vous en saurez plus tout à l'heure), Richard Berry ou encore François Morel, second rôle gaffeur à souhait. Jean Dujardin et Helena Noguerra font également de petites apparitions dans le film.
Aldo Bonnard (Jean-Pierre Darroussin) est représentant en produits capillaires depuis de nombreuses années. Sans grande ambition, il va de salon de coiffure en salon de coiffure pour essayer de placer ses produits, déjeune toujours dans le même bistro avec ses collègues, et à fort à faire à la maison avec une femme qui a des envies d'ailleurs (Valeria Bruni-Tedeschi), lassée d'une vie monotone. L'arrivée d'un nouveau patron dans la société d'Aldo va précipiter toute une série d'évènements: bien qu'ancienne connaissance d'Aldo, ce patron cynique incarné par Richard Berry va virer un à un ses meilleures potes, et va même s'intéresser à sa femme...la faisant finalement basculer dans l'adultère. Le divorce semble de plus en plus proche. Alors que tout semble aller de travers, Aldo apprend qu'il a gagné le gros lot au Loto...
Il est bien évidemment le seul à le savoir. Ne souhaitant pas offrir la moitié de la somme à sa femme (et donc à son amant!), il doit continuer à vivre de façon normale, tout en tâchant de profiter de sa nouvelle richesse... Il continue donc à se rendre au travail, mais ne se sent évidemment plus très concerné...A lui les restaurants de luxe, les prostituées du même accabit (Helena Noguerra...raaaaaaaaaaaahhhhhhhh), les vêtements de marque (Jean Dujardin est hilarant en vendeur chez Weston). Les quiproquos s'enchaînent, les situations cocasses se suivent, les gaffes à répétition de Jean-Phil (François Morel), à qui il a confié son secret, venant rendre encore plus drôles les aventures d'Aldo. Mais celui-ci reste meurtri par l'absence de sa femme, par sa trahison, et se rendra vite compte qu'il est incapable de vivre sans elle.
Pour tenter de la reconquérir, il va commencer, après une période de déprime, par essayer d'affaiblir son patron en lançant une affaire concurrente. Utilisant un vieil hangar rempli de produits bas de gamme comme siège social, ses anciens collègues comme vendeurs, et des techniques de vente et de marketing hors de toute logique commerciale, il va peu à peu faire vaciller son arrogant desormais ex-patron...
Voilà une comédie bien sympathique, et qui sous des dehors de vaudeville aborde sans tabou le problème de l'argent: ne pas en avoir, c'est difficile, mais en avoir trop rend-il pour autant heureux? L'argent remplace-t-il la présence d'une femme, d'un mari, la satisfaction quotidienne du devoir accompli? Est-on prêt à changer de niveau de vie si vite? Jean-Pierre Darroussin joue très juste ce rôle de pauvre bougre déboussolé, largué, perdu, mais finalement plein de ressources. Comme je le disais plus haut, nos avis sont différents avec Lolo concernant Valeria Bruni-Tedeschi: autant je la trouve toujours excellente, toute en retenue, en demis-sourires, en regards fuyants, en femme triste; autant Lolo la trouve pleurnicharde et aurait envie de la secouer...J'imagine que c'est une question de point de vue...Quant à Richard Berry, ce rôle de patron ingrat et dirigiste lui sied à merveille, il arrive à se rendre antipathique après simplement quelques minutes. Et François Morel...bah c'est François Morel, déjà inénarrable dans les Deschiens...
Nous avons en tout cas passé un excellent moment devant ce film, dont le but est clairement de vous détendre...Maintenant, entre les rires et les larmes, on se pose inévitablement la question, au moins une fois durant ces 90 minutes: 'et moi, qu'est ce que je ferais avec autant d'argent???'...