Mieux que le Loto pour gagner de l'argent...
Bon, désolé, j'avais encore envie de râler ce soir...Avant d'en arriver au sujet qui a valu à cet article cet étrange titre, petit retour en arrière sur cette semaine de campagne électorale. C'est bien, ça, la campagne pour les présidentielles, ça me donne plein d'idées pour mon blog. Il faut dire qu'ils assurent, les candidats; avec un rythme de conneries/minutes si soutenu, j'ai même du mal à suivre.
Il y a quelques jours, j'ai entendu l'ami José Bové s'exprimer quant à son programme. L'inconvénient de la campagne officielle, c'est qu'on est obligés de se coltiner les petits candidats autant que les autres en termes de temps; on perd de précieuses minutes à subir les jérémiades et utopies de candidats rigolos mais pas très crédibles. Il est gentil, le petit José (on ne sait toujours pas comment il a réussi à se présenter, alors qu'il devrait être en prison pour avoir fauché illégalement des champs de maïs transgénique), durant l'interview, il explique que pour réduire le chômage,il faut faire passer tout le monde à 32 heures hebdomadaires. Bah ouais, ça n'avait pas marché avec 35 heures, peut-être que ça le fera avec 32? Non mais au secours. D'autant que depuis son petit monde de moutons et de vin de pays, il exige que cette réduction du temps de travail soit réalisée sans perte de salaire ni modification des conditions de travail...L'Economie selon José Bové, c'est ça: travailler moins pour gagner autant. Personnellement, j'ai dû mal à adhérer. Je ne vois pas comment cela peut fonctionner...De toute façon, jamais je ne pourrais voter pour un anti-progressiste de cette trempe, qui croit résoudre les problèmes d'un pays en allant détruire des champs d'OGMs ou en démontant les McDo du coin. Je crois qu'on a passé l'époque d'aller faire des fromages et d'élever des chèvres, mais José, lui, juge que c'est l'avenir. Bah si il le dit...
J'entends la plupart des candidats, dans cette dernière phase de la campagne, annoncer qu'il faut 'faire barrage à Sarkozy', 'empêcher Sarkozy d'être élu', etc. A côté de cela, pas grand-chose sur leur propre programme, leurs propres idées, leurs initiatives.Tant que Sarkozy est battu, ils seront contents. C'est bizarre, j'avais compris, pour ma part, qu'un candidat avait comme secret espoir d'être élu, pas d'empêcher un autre candidat d'être élu. C'est comme si le PSG, Monaco et Marseille annonçaient qu'ils allaient tout faire pour que Lyon ne soit pas champion de France - tout en ne tentant rien eux-mêmes pour atteindre cet objectif suprême.
A force de tirer dans les pattes des autres, nos candidats à mémoire de poisson rouge en finissent par oublier le principal, dans cette élection: les gens. Vous, moi, ceux qui payent des impôts, qui attendent beaucoup de cette échéance pour enfin changer leur quotidien. Mesdames, messieurs les candidats, vos beaux discours, vos petites phrases assassines, vos petites piques envers untel ou untel, on s'en fout. Gardez vos mots, passez aux actes. Gardez votre énergie pour le moment le plus délicat: celui où il faudra enfin commencer à agir. Et méfiez-vous. Parce que pendant que vous vous disputez la France comme un ballon de foot dans une cour de récré, il y en a un qui vous regarde de loin et qui se frotte les mains. Et cette fois-ci, on ne pourra pas dire qu'on était pas prévenus.
Allez, on finit sur une note plus rigolote. Ou tragique, c'est selon. Vous avez peut-être entendu parler de ce Français, parti jouer à l'aventurier en Guyane, et qui s'est retrouvé perdu plusieurs jours dans la jungle épaisse, sans nourriture, avant que les secours ne viennent le récupérer. Une fois rentré en France, soigné et remis de ses émotions sud-américaines, notre ami enchaîne les interviews pour les télés et les magazines. Interviews qu'il a le bon goût de faire payer, à l'extravagant tarif de 1,000€/heure! Une telle somme pour entendre les élucubrations d'un Indiana Jones en costard, avouez que ça ne le fait pas trop. Au-delà du prix ridiculement élevé fixé par notre Alan Quattermain du dimanche, c'est sa démarche qui peut (doit) choquer. Le zozo nous sort qu'il est obligé de regagner de l'argent par ce moyen, pour compenser le manque à gagner accumulé pendant son absence. Bah c'est vrai, quoi, le temps qu'on le cherche, qu'on le soigne et qu'on le rapatrie, l'entreprise qu'il dirige n'a pas gagné autant qu'elle aurait dû. Et comble de l'intolérable pour lui, il a justifié son acte par le fait qu'il avait dû payer son billet de retour vers Paris...Parce qu'en plus, il aurait fallu le faire voyager gratos, avec champagne et foie gras?
Quand on sait qu'au total, entre les hélicoptères, les avions, les moyens techniques mis en oeuvre et les dizaines de personnes mobilisées pour retrouver sa trace, plus de 100,000€ ont été nécessaires, on se dit que notre George de la jungle national est sacrément gonflé d'oser faire payer ses interviews. Surtout à ce tarif. En tout cas, moi j'ai tout compris. Plutôt que de jouer au loto ou d'aller bosser pour gagner de l'argent, je vais aller me perdre ce week-end dans un champ de tulipes, attendre qu'on me retrouve après plusieurs jours à me nourrir de bulbes, et enfin vendre mon histoire passionnante aux médias.
Mais au fait, qui a l'air le plus stupide, dans toute cette histoire? Le type qui profite du système, ou bien les médias, assez cupides et rapaces pour obtenir quelques mots d'un illustre inconnu? Je vous laisse juger, mais j'ai mon idée.