Le 'Vanilla sky feeling'...
Voilà ce que j'ai ressenti ce matin en allant au boulot...Il s'agit de l'expression que j'emploie pour décrire un sentiment étrange d'absence d'activité humaine, dans un lieu d'ordinaire animé et surchargé. Le terme 'Vanilla sky' est tiré du film du même nom, réunissant Tom Cruise, Cameron Diaz et Penelope Cruz. Une oeuvre que j'adore et que Lolo déteste, ambivalence typiquement générée par ce genre d'essai...
Je m'explique, parce que je sens que vous êtes perdus, là. Aujourd'hui est un jour particulier aux Pays-Bas; mes concitoyens fêtent l'anniversaire de la reine (enfin, de sa maman, bref) et profitent de cette belle journée pour se vêtir d'orange, faire la fête et ingurgiter une quantité phénoménale de bière, à même de remplir les canaux d'Amsterdam. Inutile de dire que les sociétés hollandaises font relâche et que tous les bureaux sont fermés. Résultat ce matin: quelques rares véhicules sur l'autoroute (20 minutes de trajet à 8h00, le bonheur comparé aux 50 minutes qu'il me faut minimum chaque matin), mais surtout, surtout, pas un chat dans la zone de bureaux où je travaille. A un moment, j'ai regardé autour de moi, et n'ai pu déceler la moindre trace d'activité humaine. Personne sur la route, pas un vélo en vue, pas l'ombre d'un piétion...La station service fermée et vide, les parkings désertés, les grandes tours de verre des immeubles de banques luisant dans le soleil de la fin avril...Il y avait juste un peu de vent pour créer un mouvement discret dans le feuillage naissant des arbres, autrement j'aurais pu me croire dans un tableau ou une photo, et pas dans la 'vraie' vie. Le fait qu'il fasse jour renforce cette étrange sensation de malaise; il arrive de se trouver de nuit dans ce genre d'endroits, et dans ce cas on trouve l'absence d'animation normale et logique.
J'ai automatiquement pensé à cette scène de Vanilla Sky où Tom Cruise part de son appartement New-Yorkais pour aller au boulot en voiture, et se rend compte qu'il est tout seul dans la rue...Dans une image d'anthologie, il gare sa voiture au milieu de Times Square, sort sur la chaussée et se met à courir à perde haleine, terrifié par l'absence anormale de vie humaine. Cette scène m'a toujours fasciné, je me suis toujours demandé ce que l'on pouvait ressentir dans une telle situation. On doit d'abord être soulagé d'avoir de la place et d'être 'tranquille', mais bien vite voir poindre le malaise d'une situation 'anormale'. Où sont-ils ? Que s'est-il passé? Qu'est-ce que j'ai manqué? Attention, loin de moi l'idée de dire que ce malaise est désagréable...C'est juste...étrange...
Pour illustrer mon propos, je vous offre la bande-annonce de Vanilla Sky, comportant une grande partie de cette scène magique...