Rubrique films: 'Le petit lieutenant'
Nous avons regardé samedi soir (enfin, j’ai regardé, vu que Lolo s’est endormie sur le canapé après le générique du début) ‘Le petit lieutenant’, film réalisé par le français Xavier Beauvois en 2004. Au casting, Jalil Lespert, formidable dans ‘Ressources Humaines’ il y a quelques années, mais surtout…Nathalie Baye. Oui, bon bah vous savez que le Teds est secrètement amoureux d’elle depuis très très très longtemps…Je suis prêt à voir n’importe quel navet tant qu’elle joue dedans.
Fraîchement diplômé de l’école de police, le lieutenant Antoine Derouère choisit de rejoindre la brigade de police judiciaire de Paris plutôt que d’être affecté en Normandie, où il réside avec sa femme. Il débarque donc tout seul dans la capitale, et se fait rapidement adopter par ses nouveaux collègues, au sein de l’équipe dirigée par le Commandant Vaudieu, campé par Nathalie Baye. Celle-ci revient de deux années de galère où elle a combattu l’alcoolisme, et va progressivement prendre sous sa coupe le ‘petit lieutenant’ venu de Normandie. La première enquête dans ses nouvelles fonctions concerne le meurtre d’un SDF sur les quais de Seine. Un seul témoin, un Polonais qui jure avoir vu deux Russes molester le SDF avant de le détrousser et de l’achever. Voilà un bien maigre point de départ pour cette affaire…Pourtant, l’équipe va finir par retrouver la trace des deux Russes, au point de les approcher de très près…Suite à une erreur de son coéquipier, Antoine sera blessé au cours d’une intervention…et je ne vous dis pas la suite, pour préserver le suspense.
L’enquête en question n’est finalement qu’un prétexte utilisé par le réalisateur pour nous présenter les dessous d’une simple équipe de police judiciaire parisienne. Pour montrer que ce ne sont finalement que des êtres humains, qui doivent résoudre leurs problèmes personnels en plus des affaires qui leur sont confiées. Antoine doit se faire accepter par ses nouveaux collègues, le commandant Vaudieu doit assumer son passé en plus de ses responsabilités présentes…Chaque membre de l’équipe a ses qualités et ses défauts.
Le rythme du film peut paraître lent de prime abord, mais il me semble qu’il s’agit d’un choix délibéré du réalisateur. Il a voulu montrer le quotidien de l’équipe, les planques qui durent des heures, les jours qui passent sans qu’un indice ne pointe le bout de son nez, l’effet du boulot sur les membres de la famille, femme, enfants…En cela, le film m’a rappelé la série de roman du 87ème district, écrite par Ed McBain des années 50 à nos jours, sur le quotidien d’un commissariat de quartier à New-York. Cela permet de se focaliser plus sur les personnages que sur l’enquête en elle-même, finalement assez secondaire.
Jalil Lespert est encore une fois parfait dans son rôle de jeune flic, un peu chien fou au début, qui veut tout faire et tout voir. Ses collègues vont vite lui expliquer que ce n’est pas comme à la télé…Quant à Nathalie Baye, elle est tout en retenue, toujours un peu distante, comme si le costume de commandant était encore trop grand pour elle. Toujours autant de prestance, de présence, de regards qui en disent long…Bref, elle joue bien, comme d’habitude. Ce qui lui a valu le Cesar de la meilleure actrice pour ce rôle. Les personnages secondaires apportent tous leur pierre à l’édifice ; on retiendra notamment Jacques Perrin en juge d’instruction, ancien ami-amant de Nathalie Baye.
J’ai donc passé un bon moment à regarder ce film, tout comme Lolo qui a bien roupillé – il n’y a pas trop de coups de feu donc elle n’a pas été réveillée. Si vous cherchez un film d’action, passez votre chemin et allez louer un film de John Woo. Si vous aimez les séries françaises genre PJ ou La Crim’, alors ce film est fait pour vous…Si vous aimez Nathalie Baye, ôtez-vous de mon chemin parce que je suis très jaloux, et puis je fais du rugby d’abord ;-)